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Les Bretons ont su développer leur pays, mettre en valeur ses atouts économiques, agricoles, maritimes et industriels. Mais son développement est bridé par un centralisme et un jacobinisme pesants ...

18 Mar

Tribune libre : PROBLÈMES DE L'ACCULTURATION EN BRETAGNE par Laurent LE PAGE.

Publié par FRANKIZ BREIZH  - Catégories :  #TRIBUNE LIBRE

PROBLÈMES DE L'ACCULTURATION EN BRETAGNE

 

            La question d'une persistance ou d'un renouveau de l'identité culturelle bretonne est rarement étudiée sous l'angle sociologique. Il est beaucoup plus fréquent de parler de déclin de formes culturelles bretonnes, en particulier de prendre le cas du breton (confondu généralement avec « la langue bretonne » ou même la langue de la Bretagne) et de chercher une explication strictement politique (le rôle de l'État français), voire de s'évader dans des abus de langage (génocide, ethnocide, ...) dans l'idée de dénoncer. C'est oublier que les cultures sont toujours en contact et évoluent du fait de ces contacts. Figer une culture, une identité (française aussi), comme voudraient le faire certains ténors politiques en France, c'est tout simplement absurde ; vouloir faire intervenir la loi, plus encore la constitution, dans ces phénomènes est une aberration. Ces phénomènes, c'est ce qu'étudie la sociologie sous le nom d' « acculturation ». Dans cette notion le préfixe vient du latin AD et non du grec A (privatif). Il y a quatre cas d'acculturation : l'assimilation (on perd sa culture d'origine, on prend celle de l'autre), l'intégration (on garde une plus ou moins grande part de sa culture, on prend une plus ou moins grande part de celle de l'autre), la ségrégation (on garde sa culture -en la congelant éventuellement, voire en la recréant- en se mettant à part de celle de l'autre, ou en étant mis à part) et la marginalisation (on perd sa culture d'origine sans en prendre une autre ; on parle aussi de déculturation). Les deux premiers cas supposent d'importants contacts entre deux cultures, les deux autres le contraire. Ce sont des cas théoriques (à la limite, des vues de l'esprit) qui dans la réalité peuvent se mélanger quelque peu, d'autant que tout cela se passe dans un mouvement perpétuel de composition-recomposition des cultures. L'intégration culturelle, dont il est question ici se différencie de l'intégration sociale, mais n'est pas sans rapport.

 

I- L'hypothèse d'une assimilation des Bretons à la culture française

            1) Ce qu'est l'assimilation

            La tradition française en matière de contact de cultures est l'assimilation : délaissement de la culture d'origine et acquisition d'une autre, en l'occurrence la culture française, centrale. Dans beaucoup d'esprits on ne peut devenir français qu'en devenant totalement ou presque de culture française. Seules des manifestations de témoignage de l'existence d'une culture passée sont admises. Il s'agit en particulier d'acquérir la langue française en tant que langue principale, et d'admettre l' « histoire de France », comme la bonne et seule histoire.

            Cette assimilation se fait par contact intense : déplacement des populations mélangées avec les habitants de la culture centrale, médiatisation dans cette culture, mais aussi prégnance de l'appareil d'État, en particulier pour ce qui concerne l'instruction.

            Toutefois cela se passe sans que ce soit exactement imposé. Certes on trouve beaucoup de citations émanant de personnages politiques français sur l'éradication nécessaire des cultures ou langues périphériques, mais guère d'interventions de la loi en tant que telle. L'assimilation est plus un processus de fait.

 

            2) La perte d'éléments de culture bretonne

            On insistera davantage sur le déclin des langues vernaculaires, le breton et le gallo. Il est plus fréquent de parler du breton, considéré comme plus spécifique de la Bretagne et cas particulier d'une langue celtique en France (comparaison vite faite avec le sort réservé au gallois, outre-Manche). Mais le phénomène général c'est la non transmission des langues vernaculaires, même dans les familles, en particulier pour la génération des parents des années 1950 et 60, à leurs enfants.

            Quand les éléments de culture bretonne se maintiennent c'est souvent qu'il y a folklorisation ou/et muséification de ces aspects. Ce qui est breton est confondu avec le  passé. La culture se regarde (s'offre aux yeux des touristes en particulier) mais ne se vit pas : culture disparue, ou morte quoique visible, ce n'est pas très différent.

 

            3) L'acquisition de la culture française, notamment de la langue

            Le français, langue des clercs, des nobles et des villes au départ, devient la langue de tout le monde, d'un bout à l'autre de la Bretagne. Langue pour acquérir l'instruction tout d'abord, puis langue des échanges, économiques et culturels, langue du travail.

            Il faut insister sur le fait que les Bretons ne deviennent pas bilingues, mais généralement unilingues français, ceci en deux ou trois générations.

 

            4) Le mythe unificateur : « la république une et indivisible »

            La fusion-assimilation dans un moule unique est présentée comme un idéal, et la « République » comme un modèle indépassable. L'histoire de France (préférée à histoire de la France, et plus encore à histoire des Français) est plus ou moins confondue avec l'histoire de l'unification du territoire français, qui n'est autre que la main-mise de l'État central sur sa périphérie. Curieuse tournure d'esprit qui explique l'histoire par son résultat, comme s'il était prédestiné. La sacralisation de la France et de la République est en filigrane.

            Le résultat c'est une perte culturelle pour les Bretons et les autres ethnies périphériques. En fait la France s'en trouve appauvrie aussi (moins de diversité, de richesse). Il reste présent dans les esprits qu'être français c'est adhérer à « une certaine idée de la France », et non plus vivre ensemble dans la différence sur un même territoire. Il en résulte une tendance au rejet de la différence, pas seulement à l'extrême-droite. Le nationalisme ne rend pas particulièrement intelligent, et c'est ainsi qu'il y a perte.

 

II- La relation de domination

Une société fonctionne avec des rapports de domination : des groupes sociaux sont et se veulent (éventuellement inconsciemment) dominants et des groupes sont dominés, groupes que l'on peut appeler classes. Dans le champ culturel, les dominants partagent un culture qu'ils considèrent comme supérieure, les dominés ne pensent pas leur culture comme légitime et même estiment facilement que ce n'est pas de la culture.

 

            1) La culture dominante, française, urbaine  

            Elle se vit comme supérieure, avec des degrés très sophistiqués dans la supériorité ou l'infériorité. Il y a les « bonnes pratiques », les « bonnes manières », le « bon goût ». Il y a surtout le « bon français », avec un rôle important dans la reproduction sociale à l'école. Quelqu'un de « cultivé » appartient à la catégorie des intellectuels, va dans les musées, a une expression écrite et orale distinguée.

            Elle est adossée à un pouvoir politique. La maîtrise du bon français est une affaire d'État en France : l' « Éducation Nationale » (E.N. !) est organisée de façon centralisée, avec des « grades » (sic) attestant du degré de culture ; l'Académie Française, vestige de la monarchie, régit l'utilisation de la langue ; la centralisation géographique des dépenses « culturelles » de l'État conforte la culture dominante.

            La « religion » de la langue unique : alors que l'ouverture sur le monde devrait nous ouvrir les yeux sur la non correspondance fréquente dans le monde entre langue et pays, le mythe continue à sévir en France, toutes tendances politiques confondues. « La France est une langue », entend-t-on souvent.  Mais ce qu'il y a de clivant dans la société, c'est qu'il n'y a qu'une façon d'utiliser la langue unique. Tout le monde devrait s'appliquer à n'utiliser que le « bon français », sans accent, et la différence à ce point de vue est discriminante.

 

            2) La culture dominée, bretonne, rurale  

            Elle se vit comme inférieure : les individus concernés intègrent l'idée qu'ils sont des « ploucs », que leurs pratiques culturelles sont médiocres, que leur production culturelle ne peut intéresser qu'eux-mêmes, ou qu'elle est à abandonner.

            Ils acceptent donc la domination et participent à cette domination. Ainsi les agents du déclin de la langue bretonne furent les bretonnant natifs eux-mêmes, qui ont considéré le breton comme un langue pauvre, inférieure, ne permettant pas une bonne intégration sociale, et, de ce fait ne l'ont pas transmis, bien que continuant à la parler entre eux.

 

            3) Le comportement des élites chez les dominés

            Les élites sociales et politiques adoptent la culture et la langue dominante,  sans nuance. Les élites religieuses, importantes dans l'histoire de la Bretagne au XXè siècle, ont défendu le breton dans un premier temps, puis, acquises à l'idée de modernisation, se sont francisées dans la même période où leurs ouailles arrêtaient de transmettre le breton en famille (phénomène moins vérifié au Pays Basque, où la langue se porte mieux encore aujourd'hui).

            Mais il y a eu aussi, et il y a, des élites bretonnantes, se pensant supérieures culturellement au « peuple », dans un contexte général d'inégalité culturelle. Il y a eu, de leur part, une imitation des élites dominantes, même pour ce qui est de la langue bretonne. Ainsi la religion de la langue unique a concerné aussi la Bretagne : mépris du gallo, considéré comme dialecte français et donc à rejeter ; vision expansionniste du breton (« hep brezonneg, breizh ebet ») ; surtout codification de la langue à la manière des lexicographes et grammairiens français, faisant fi de la richesse dialectale du breton parlé, et coupant par là même les bretonnants natifs de la langue ainsi épurée. Mes parents avaient ainsi conscience de parler un « mauvais breton ». Pourquoi l'auraient-ils donc transmis, alors qu'ils avaient la possibilité de transmettre un « bon français » ? Cette vision de la Bretagne et du breton est due à des organisations nationalistes de droite ou d'extrême-droite dans l'entre deux guerres, et n'a pas été assez remise en cause depuis. Une vision de droite est forcément plus inégalitaire.

 

            4) L'assimilation ne se conçoit sans la domination

            Dans le cas de la colonisation, l'assimilation concerne essentiellement les élites colonisées, le contact culturel avec les autres « indigènes » étant trop faibles. Cette assimilation limitée est tout de même réelle, et elle met en relief le lien assimilation-domination, puisque la supériorité de la culture du colonisateur est affirmée. Les défenseurs du passé colonial de la France le disent aujourd'hui encore ouvertement. En ce qui concerne l'intérieur de l'hexagone, l'assimilation ressemble à une colonisation intérieure, à la différence (importante) que tout le monde est ou peut être concerné. L'inégalité culturelle est plus sous-jacente que proclamée.

            Mais l'assimilation n'est jamais totale. Elle l'est d'autant moins que l'écart culturel entre les groupes est important, ce qui pose déjà problème pour l'assimilation, pourtant voulue par certains, des populations immigrées. Pour ce qui est des Bretons, même assimilés, ils restent bretons d'une certaine façon et dans une certaine mesure, ce qui est à évaluer de près.

            Le principal problème résultant de l'assimilation-domination, c'est qu'elle laisse des traces psycho-sociologiques importantes. Ce n'est pas seulement une culture qui a été dépréciée, c'est les gens qui la portaient. Cette auto-dépréciation, perte d'estime de soi, fait des dégâts et la reconquête d'une fierté de son identité peut être une nécessité.

 

III- Langue française et mobilité sociale

La mobilité sociale, c'est le fait, pour un individu, de changer de catégorie sociale au cours de sa vie (mobilité intragénérationnelle), ou par rapport à la catégorie sociale de ses parents (mobilité intergénérationnelle). Elle montre les deux aspects de la sociologie : d'une part la mobilité existe du fait de grandes causes affectant l'ensemble de la société ; d'autre part elle suppose que l'individu agisse (ou non) pour sa mobilité, c'est-à-dire qu'il soit considéré comme un acteur social.  

 

            1) La mobilité suppose un modèle à imiter

            Tant que la société est fermée et statique, l'immobilité est la règle. On fait comme les aînés ont fait, puisque ce sont les seuls modèles existants. Ainsi se maintient la société rurale traditionnelle pendant des siècles.

            Il y a certainement plusieurs facteurs qui ont poussé à la mobilité sociale en Bretagne, mais, compte tenu de la chronologie (rapprochement des périodes dans lesquelles se passent ces phénomènes) il est clair qu'il y a eu un rôle important de l'émigration bretonne vers les régions ou villes francophones, émigration qui devient importante à partir de la fin du XIXe siècle. L'émigré, surtout quand il revient faire un tour au pays, est ce modèle à imiter, dont l'existence est nécessaire.

 

            2) La mobilité est rendue possible (et nécessaire) par les transformations économiques

            La population strictement rurale diminue, les catégories urbaines augmentent, avec le changement des métiers, le développement des activités secondaires, puis tertiaires. Le besoin de personnel qualifié augmente dans l'industrie et les services, y compris publics. Il y aura donc à la fois mobilité horizontale (au même niveau de l'échelle sociale), parfois simple déplacement géographique, et mobilité verticale (dans l'échelle sociale, le plus souvent ascendante).

 

            3) Les moyens de la mobilité sociale

            Mais que le déplacement soit géographique ou (/et) social, qu'il soit horizontal ou vertical, l'acquisition d'une autre culture, éventuellement l'effacement de la première, sont nécessaires : c'est le français qui est présent dans les nouveaux lieux ou cadres de vie. Les diplômes qui permettent l'accès à des catégories plus favorisées s'obtiennent en français.

 

            4) Conséquences, en particulier sur la (les) langues(s)

            L'acteur social breton choisit le français, langue de la modernité. Les parents choisissent le français pour l'avenir de leurs enfants. Le français et le breton (le gallo aussi) ont un statut inégal comme moyen de mobilité sociale : le français est d'une acquisition relativement facile, alors que de disposer d'un breton moderne est d'un énorme coût à l'échelon individuel.

 

IV- Langue(s) et culture(s) de Bretagne aujourd'hui

            1) Le déclin (irréversible ?) des langues vernaculaires

            Le nombre de locuteurs de ces langues baisse, inexorablement semble-t-il. Les locuteurs natifs disparaissent petit à petit par le simple effet démographique. Les néo-locuteurs ne les remplacent pas, parce qu'ils sont peu nombreux, d'une part, même s'ils sont visibles ; parce qu'ils parlent un breton presque ésotérique (les bretonnants natifs ne le comprennent pas) d'autre part. À moins de reprendre l'enseignement du breton à partir des dialectes réellement pratiqués oralement, la langue bretonne des villes et écoles ne sera plus qu'une « butte-témoin » d'un passé révolu. Il en est de même pour les noms de lieu bretonnisés.

 

            2) Maintien ou renouveau d'éléments de culture bretonne

            La culture bretonne, surtout au sens anthropologique, se maintient (cf JM Le Boulanger : « être breton ? »). On dénote l'existence de comportements bretons, la persistance de certaines valeurs (solidarité) plus grande que dans d'autres régions, une attitude politique particulière, etc.

            La folklorisation n'a pas totalement fonctionné comme moyen de fossiliser la culture et a pu servir de base au renouveau de certaines productions culturelles (musique notamment, danse aussi).

 

            3) Possibilité de parler d'une identité bretonne, sans adopter une position « identitaire »

            Il existe un certain attachement au territoire breton, y compris en Loire-Atlantique malgré la partition administrative. Il faudrait des enquêtes plus poussées que celles qui existent pour être plus précis sur ce point.

            Il est possible d'affirmer qu'il existe une base pour une entité politique particulière en Bretagne (régionalisation poussée). Mais jamais les Bretons ne se retrouveront majoritairement dans le refus d'être français ou dans la défense d'un purisme breton comme y pensent les extrémistes en Bretagne. Il est vrai qu'il y a des intégristes dans tous les domaines.

 

V- Avenir        

            1) En finir avec l'assimilation, impossible dans un contexte de mondialisation culturelle

            L'assimilation c'est la négation de l'altérité. L'obligation d'être assimilé provoque en retour des réactions de repli qui mènent à la ségrégation ou à la marginalisation, ce qui contribue à la difficulté de vivre ensemble. Il conviendrait de définir une intégration à la française ou une intégration en France, qui n'existe pas formellement actuellement, mais qui existe dans les faits (beaucoup d'individus sont intégrés, mais refusent l'injonction d'assimilation). Le cas des pays « intégrateurs » (Canada en particulier) peut éclairer un peu, mais sans faire apparaître des modèles parfaits.

            La vision centralisée et unitaire de la France n'aide pas à définir cette intégration. Des régions culturellement riches comme la Bretagne, où s'est déjà posée la question de la différence, seraient plus adaptées qu'un État central, prompt à confondre État et nation (État-nation). Les États-nations ne sont plus la réponse à la mondialisation économique et culturelle. Il faut les dépasser en plus grand (Europe) et en plus petit (régions).

 

            2) L'acculturation en dynamique (cf Denis Cuche)

            Un des principaux problèmes pour arriver à une bonne intégration se situe dans la notion même d'intégration. On ne peut pas décider d'avance quel sera la part de culture d'origine et quelle sera la part de culture acquise, puisque le processus est vivant. Le contact entre cultures est à la fois destructeur et créateur. L'idée de « métissage » est même probablement inconvenante, puisque c'est quelque chose de nouveau qui naît du mélange.

            Les cultures recomposées par le contact entrent elles-mêmes en contact avec des cultures pour une autre recomposition, et ainsi de suite indéfiniment. Faire intervenir des règles ou des normes dans ce processus c'est comme décider à l'avance ce que doit être une œuvre d'art en création. C'est encore plus absurde de décider de ce qui doit être abandonné dans la culture d'origine. Les aspects religieux doivent toutefois se confronter au principe de laïcité.

 

            3) Langue(s) et culture(s) immigrée(s)

            Elles représentent le nouveau défi de civilisation en Europe. Il est important de vivifier les apports culturels immigrés dans leur variété, surtout en ne réduisant pas cela aux aspects religieux. Faire de l'Islam la question principale, c'est réduire les perspectives culturelles des populations immigrées, et les possibilités d'intégration. Plus on met en exergue la religion, plus on se coupe dans la différence.

            Non seulement il est important d'enseigner l'arabe à l'école en France, en distinguant bien arabe et musulman, mais on devrait aussi enseigner le tamazight, car beaucoup d'immigrés originaires du Maghreb sont en fait des Berbères. Il serait du devoir des pays d'accueil de pallier l'insuffisance de l'enseignement de cette langue dans les pays d'origine.

 

            4) Intégration culturelle inséparable d'intégration sociale (de la société, dans la société)

            L'intégration de la société, c'est le fait que la solidarité, sous toutes ses formes, s'y déploie. L'intégration dans la société, c'est, pour un individu, la possibilité de créer du lien social par le travail, les appartenances, la solidarité que procure l'État.

            Avec un chômage à près de 10 % de la population active, un délitement du lien social, une ghettoïsation de certains quartiers, etc., les phénomènes de ségrégation et de marginalisation augmentent, rendant difficile l'intégration culturelle qui, en étant insuffisante, complique l'intégration sociale.

 

            5) Mobilité sociale sans abandon de ses caractéristiques culturelles

            En tirant les leçons des inconvénients de l'assimilation des Bretons, et face à des problèmes peut-être plus difficiles, il faudrait conclure que l'ascenseur social ne doit pas être réservé à ceux qui sont dans le moule culturel unitaire.

 

            Il apparaît donc qu'il faut un regard neuf sur les questions d'acculturation, d'autant que les défis sont autres qu'au siècle dernier. Par quelque bout que l'on prenne ces questions, il est clair qu'une vision et une politique trop centralisées ne peuvent conduire qu'à l'échec, à augmenter les difficultés au lieu de les diminuer.

                                                                                                          LAURENT LE PAGE

 

 

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